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Appel à s’exprimer sur le thème « Confinés, pas repliés »

Appel à s’exprimer sur le thème « Confinés, pas repliés »

Depuis 2 mois, nous vivons au rythme des recommandations distillées par le Conseil National de Sécurité largement relayées par les médias. Nous sommes passés par différents stades d’émotions et l’avenir reste incertain.

Comment vivez-vous ce confinement ? Quelles leçons aurions-nous à tirer de cette crise ? Comment partager ses opinions lorsque chacun est invité à rester chez soi ? Que devient le débat, le collectif quand nous ne pouvons plus nous réunir ? Nos échanges de point de vue sont-ils condamnés à s’exprimer uniquement derrière un écran ? Mais alors, que deviennent les non-connectés ?

Poèmes, coups de gueule, messages d’espoirs, dessins, billets d’humour… Laissez venir les mots, les couleurs et restez bien sûr libres de les signer de votre nom, de votre prénom ou de les laisser anonymes !  Pratiquement, un espace protégé sera dédié à l’exposition de toutes vos réalisations sur la façade de la maison médicale. Une trace pourra aussi exister sur notre nouveau site internet. Les enfants peuvent aussi participer !

Parce qu’il est sans doute plus que jamais essentiel et urgent de rassembler nos voix et de les faire entendre ! Parce que paradoxalement, être éloignés nous rapproche ! Parce que notre volonté de vivre et de faire vivre n’est pas confinée !

Vos textes, poèmes, dessins…peuvent être glissés dans la boîte aux lettres de la maison médicale, envoyés par courrier à la Maison médicale (à l’attention de Lorédana Tesoro), rue du Laveu 74 ou encore transmis par mail à l’adresse loredana@mmlaveu.be

Lorédana Tesoro

Ci-dessous, les premiers textes déjà reçus de plusieurs d’entre vous !
Les premiers masques crochetés par les tricoteuses du vendredi !

Merci pour vos partages !
Et bonne lecture à tous !

A vos masques !

Le Covid nous convie à un gigantesque bal masqué, une mascarade planétaire. Le carnaval s’éternise.
Nous déambulons incognito, acteurs d’une étrange chorégraphie, faite de pas de côté, de brusques détours et d’évitements. Ni portés ni pas de deux. C’est le ballet des confinés.
Nous ne marchons plus droit sur les trottoirs étroits. Nos pas mal assurés ont des hésitations d’ivrogne.
Vade retro, beau masque ! Ne me touche pas, ne me frôle pas !
Écarte-toi de moi, méfie-toi de ton prochain comme de toi-même.
On peine à se reconnaître : est-ce toi, Zorro, masque noir et lunettes noires ?
Le Covid reconnaîtra les siens.
Prenez vos distances, disait la prof de gym autrefois, mais aujourd’hui, le bras tendu ne suffit pas à la mesure.
À vos marques !
Séparons-nous les uns des autres.

On compte ses amis, on choisit sa famille…

On obéit aux injonctions contraires.

On se nourrit de statistiques.
On écoute les experts.

J’écoute pousser mes cheveux…
Alors parfois, on voudrait dans un accès de colère, donner un coup de pied dans la fourmilière, jeter le gant, mettre bas les masques…

Nous sommes tous bipolaires.

M. Tomson

masque solitude

On aura beaucoup entendu d’aucuns affirmer avec force que nous sommes en guerre.
Assertion à laquelle ont fait écho les «lutter contre », « au front », « en première ligne», etc.
Du coup on a entendu se multiplier les impacts !
Impacts par ci, impacts par là, que de balles ont sifflé à nos oreilles ! Mais combien de
ces snipers amateurs auront atteint leurs cibles inframicroscopiques ?
Fort peu, à mon avis. Beaucoup de poudre gaspillée, dans cette guerre où l’on a surtout
répandu de la poudre… aux yeux. La poudre à lessiver et le savon, aussi.
Au front comme à l’arrière, on en sort lessivé, en effet. Faut-il le porter, comment le
porter, quand, où doit on le porter, comment le laver ? et les mains, et les mains, et la
bouche, et le nez… Alouette, gentille alouette
Non, je ne me moque pas. J’en ai entendu qui parlaient de jouer le jeu ! Masques,
distanciation sociale, il faut jouer le jeu , j’ai entendu ça, je le jure !
Alors ? Une guerre ? Un jeu ? C’est donner à choisir entre peste et Corona.

Donc, nous aurions eu besoin d’un adversaire qui dise au moins clairement son nom.
Voilà une précision omise par les experts puisque les médias présentaient sous ce titre
les infectiologues, les épidémiologistes les plus autorisés. Mais qui sont alors ces autres
experts si vivement recommandés par les médias, qui auraient acquis leur expertise
dans l’étude approfondie d’une maladie jusqu’ici inconnue ?
Sous cette avalanche de bulletins désastreux, de fakes foireux, d’informations souvent
contradictoires, il a fallu céder du terrain, masqués tant bien que mal devant un ennemi
invisible, et on s’est retranchés derrière l’ultime rempart : nos foyers… où la télé
diffusait très à propos les tribulations drolatiques de la 7ème Compagnie.

Le vocabulaire, voilà où le bât blesse. Que peut-on retirer de profitable à l’avenir, pour
la nature humaine et la nature elle même, de ce flot d’informations verbeuses, où le
verbe s’est fait chair… à canon ?
Covid 19, on dirait plutôt un matricule, ou l’intitulé d’un dossier ultra confidentiel des
Services secrets. On passe de la guerre à un film d’espionnage ! Quoique… petit d pour
disease , you know ? Un petit d de rien du tout, juste un d dérisoire, qui prétend résumer à lui tout seul une catastrophe d’une pareille ampleur. Il fallait un D majuscule, D pour Désolation, Deuil immense, Dégâts incalculables. Aussi nous a t-on fourni des chiffres, des chiffres à n’en plus finir, en guise de compensation.

Quant à Corona virus, ce nom n’est pas des mieux choisis non plus pour une armée
ennemie, abhorrée, dont le sang impur doit abreuver les sillons des villes et des
campagnes du monde entier. On croirait, à l’entendre mêlé aux bilans du gouvernement, qu’i l s’agit d’un nouveau parti politique, inattendu, nettement monarchiste puisqu’il nous distancie pour mieux régner… N’ayant jusqu’ici conclu aucune trêve, signé aucun armistice, c’est lui, ce virus de noble souche, qui collectionne les sinistres records et récolte les couronnes de laurier.

Avant toute chose, donc, il eût fallu les armes appropriées, c’est à dire les mots justes.
Appeler un chat un chat, et une crise un fléau.
Tiens, je l’aime bien, ce mot-là. Il évoque le malheur, mais aussi les moissons, le bon
grain sans l’ivraie, le pain frais…
Et le pain sur la planche !

Jerry John

Coronavirus, tu nous as fait peur mais un jour ou l’autre tu disparaîtras.
On trouvera le moyen de te vaincre.

Thacienne

Pour moi le Corona n’est pas grave mais très dangereux.
Pas grave car il y a eu des survivants.
Dangereux parce que 300 000 morts et pas de médicaments ni de vaccin.
Il a perturbé la vie de tout le monde (école, travail, etc…).

Thacienne

Les gens gentils et autres gens
On ne peut revenir à la normale que si on prend des mesures rigoureuses.
Je dirais même : des mesures drastiques.
Mais ça, les gens ne le comprennent pas.
Toutes ces mesures de protection sont prises par le gouvernement pour le bien des gens, et malheureusement la plupart des gens ne comprennent pas que c’est normal, que le gouvernement ne fait pas ça juste pour faire peur aux gens, parce que le gouvernement est fait de gens comme vous et moi.

Par exemple, les gens ne comprennent pas que si on doit porter un masque, c’est surtout pour ne pas contaminer d’autres gens tout autour. Généralement, ils croient que c’est pour se protéger eux mêmes, les gens sont égoïstes.
Autre exemple, les gens ne comprennent pas qu’il faut garder une certaine distance
entre les gens , qui est de l’ordre d’un mètre cinquante entre un gens et le gens le plus
proche, soit à gauche, à droite ou derrière. Cela dit, il ne faut pas confondre cet
éloignement nécessaire avec l’entregent , qui est l’art de se faire des relations parmi des
gens influents, qu’ils soient de droite ou de gauche, pour ne plus faire partie des gens
ordinaires.
Mais attention, vouloir sortir du rang n’a rien à voir avec la distanciation sociale, qui
consiste à se tenir à l’écart des autres gens, tout simplement. Question de sens civique,
il faut qu’on soit solidaires, mais sans exagérer.
Il ne faut pas écouter ceux qui disent que chaque personne est unique, ce n’est pas une
raison pour ne pas porter un masque, même pour des raisons économiques, d’autant
plus qu’on fait des masques personnalisés Alors, quoi ?

Il faut bien avouer qu’en moyenne, les gens sont bouchés. Ou jean-foutre, la plupart.
Quand je dis la plupart… je ne dis pas la majorité, mais il faudrait que les gens
comprennent qu’on fait tout ça pour éviter que les gens tombent malades !
(Signé)
Jerry John

Cette année les vacances sont masquées
Et cela ne me mets de la gaieté 

Caroline T.

Artistes

ceci est notre message

la passion nous a quittés après tout ce temps confiné

il serait fou de penser que nous sommes toujours inspirés

que nous vibrons encore ensemble

les gens savent bien que plus rien ne sera comme avant

il faut arrêter de dire, pour retrouver cette énergie folle,

vous retournerez voir des spectacles

et d’un claquement de doigts les artistes seront là pour vous redonner le moral

pourtant….

( auteur inconnu )

masque Covid

Vous savez ce que c’est de vivre dans la pauvreté ? Non ? Pourtant vous le vivez certainement « grâce » à ce confinement.

Vivre dans la pauvreté…. C’est ne pas pouvoir aller au cinéma, à des expositions, à des concerts… C’est devoir reporter vos soins de santé, ou les annuler…

C’est ne pas pouvoir aller se relaxer au spa, à la piscine…
C’est ne pas pouvoir partir en vacances…

C’est ne pas pouvoir accepter d’aller boire un verre entre amis, ne pas pouvoir aller au restaurant… C’est ne pas pouvoir se faire des séances de shopping, de ne pas pouvoir se rendre aux magasins… C’est renoncer parfois à une vie sociale, une vie sociale qui demande souvent d’avoir de l’argent… C’est devoir rester chez soi (parce que vous n’avez pas eu la chance de trouver un employeur) …

C’est ne pas pouvoir aller chez le coiffeur, ne pas pouvoir aller chez l’esthéticienne… et se débrouiller avec les moyens du bord…

C’est devoir reporter votre rendez-vous chez le dentiste, chez l’ophtalmologue, alors qu’il a été pris il y a des mois …

C’est devoir refuser à votre enfant de sortir voir ses amis, de sortir, etc. Refuser à votre enfant de partir en voyage scolaire…

C’est aussi rester en famille entre 4 murs.

C’est avoir la force de se supporter, sans même avoir la chance d’avoir la télévision, ou même internet…

C’est avoir la force de vivre avec un homme ou un (beau) père violent et ne pas avoir les ressources (sociales ou matérielle) nécessaires pour s’en sortir …

Est-ce qu’après ce confinement, nous pourrons mieux nous comprendre ? Je le souhaite du fond du cœur.

Texte transmis par le Réseau Wallon de lutte contre la pauvreté

Je suis restée confinée pdt 2 mois
2 mois à me dire ça sert à quoi
Sans voir amis famille et tout cela
Maintenant je peux revoir des gens et c’est déjà cela.

Je me demande à quoi a servi cela et où cela nous mènera !

 

Caroline T.

Fourbes courbes
Les courbes montrent que sur le plan de la progression du virus, il y a du progrès.
Les choses étant un peu mieux ordonnées, on voit poindre l’espoir à l’horizon des abscisses.
Cependant, les graphiques des médecins et ceux des économistes rivalisent d’esprit créatif pour nous dessiner des paysages colorés, variés : des collines aux versants abrupts ; des montagnes aux reliefs tantôt arrondis, tantôt en dents de scie, qui se découpent en ombres chinoises sur de lointaines perspectives, sur des no man’s land à perte de vue, sur de mornes plaines sans âme qui vive, où le tourisme de masse est
naturellement déconseillé au plus haut point.
La palette de ces peintres de chaque jour de la semaine comporte le rose et le morose, le bleu de frousse, le vert j’espère sans conviction, le blanc de zincs cloués au sol, et surtout le noir pour les ombres… des défunts.

Les spécialistes du bien-être corporel et ceux du bien être financier n’ont pas la même façon de dépeindre les crises. Les économistes, n’épargnant pas leurs efforts à l’heure où la Bourse est en mauvaise santé, ne s’occupent que de trouver des fonds quand ils font leurs sommets.
Tandis que les médecins, prenant le pouls de la population, sont plus soigneux dans leurs analyses, ils cherchent la petite bête. Qui monte, qui monte… mais finira bien par redescendre.

Finalement les chiffres, je ne m’y fie pas trop, surtout si les
données ne font pas de cadeaux. Moi, je dis : les graphiques, il ne faut pas les prendre au pied de la lettre, ni au creux de la vague.

Pour le dire platement, ils me gonflent, ces amateurs de graphiques tracés à la pointe sèche sur papier ô combien glacé, friands de chiffres que l’on ne peut déchiffrer sans verres dégrossissants. Dans leurs jolis paysages de montagnes, les cimes déciment, les coteaux sont cotés, les versants font des retraits… en espèces, les dents de scie sont celles des scies à métaux précieux. Gérer l’après Covid, ils en ont de bonnes ! C’est digérer, qui sera laborieux.

Allez, courage ! Si le moral est en hausse, c’est ce qui compte le plus… au fond.

Jerry John

masque covid